Exposition Poésie et Philosophie de Mme Xintian ZHU, 2014 à Biarritz / Pyrenees-Atlantiques
Evènement passé.
Du 12 mars au 30 juin 2014 à Biarritz.
Du 12 mars au 30 juin 2014
Exposition ouverte tous les jours, entrée gratuite
Xintian ZHU ' artiste-peintre, calligraphe et photographe ' est née le 26 mai 1951 à Kunming (Yunnan, Chine). Originaire de Hangzhou, Mme ZHU est issue d'une famille de lettrés ouverte aux arts, à la littérature et à la science, qui l'a poussée dans ses études artistiques.
En Chine, il est nécessaire de maîtriser quatre domaines précis pour être reconnu en tant qu'artiste accompli : la littérature (poésie et philosophie), la calligraphie, la peinture et l'art des sceaux. Pour comprendre la peinture chinoise, il faut comprendre ces autres domaines. Il ne s'agit pas réellement de peinture au sens occidental, mais de peinture lettrée.
En Chine, la peinture n'a pas les mêmes bases qu'en Occident, elle est fondée sur la calligraphie : la méthode de peinture repose sur le trait et la perspective chinoise, qui est très différente de la perspective occidentale. En Chine, la peinture est donc une écriture à part entière, une véritable poésie. La calligraphie est en évolution constante et chaque mot est un petit tableau en soi.
La littérature ancienne est composée de règles pour les lignes, les tons, les sons, les rimes' La finesse de la littérature est transmise en fonction des connaissances de chacun, et chacun peut comprendre grâce à ses propres connaissances. L'apprentissage d'un peintre passe par des recherches sur les techniques anciennes, l'apprentissage de la calligraphie passe par l'étude des travaux des calligraphes anciens, par la copie de ce qui est connu et par le choix d'un style que l'on s'approprie. Ces recherches peuvent remonter jusqu'à la dynastie des Shang (XVIe siècle av. J.-C.). En poésie, il faut étudier spécialement les poèmes de la dynastie Tang (618-907). Pour les sceaux, il est nécessaire d'étudier ceux des dynasties Han, ou d'époques plus anciennes.
Xintian ZHU a commencé la peinture depuis son plus jeune âge. Très jeune, elle se rend à Yangzhou, ville traditionnellement très forte dans la peinture des lettrés. Puis en 1970, elle entre dans l'atelier d'un grand maître, M. Xie Xaosi, à Suzhou où elle étudie la peinture traditionnelle/académique chinoise. Après un an et demi, elle retourne à Yangzhou où elle s'applique à peindre au lavis des fleurs et des oiseaux ; mais elle ne se contente pas de ses efforts personnels. Elle s'instruit auprès de grands maîtres, tels que M. Wang Banzai, M. Jiang Zhenguang et Mme Li Shenghe, tous trois membres de l'Institut de Peinture chinoise de Yangzhou. Après avoir assimilé l'essentiel de leur enseignement, elle crée son propre style. Elle apprend alors l'art de faire des lignes très fines, les oeuvres prennent vie grâce à la couleur qui donne la perspective.
Une des écoles les plus réputées sous la dynastie des Qing est l'école de Yangzhou, considérée comme révolutionnaire : il fallait respecter un certain niveau dans les quatre domaines liés à la peinture pour ne pas perdre sa place. Un entraînement et un perfectionnement étaient nécessaires pour accéder à ce niveau. Ces artistes ont donc mis l'accent sur l'expression et la perfection individuelle, refusant de suivre les règles établies par des peintres renommés des époques précédentes ou par des écoles de peinture classiques. Cette école a laissé une longue et forte influence jusqu'à aujourd'hui, et Mme ZHU a été imprégnée par ses techniques et par son esprit. Xintian ZHU a étudié différents styles auprès de plusieurs maîtres. Ces styles vont du plus académique, gong bi, au plus libre, xie yi. La peinture utilise le trait simple et sûr pour capturer l'essentiel.
En 1986, Xintian ZHU s'installe à Paris et étudie à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts décoratifs pendant deux ans. A cette époque, elle étudie la peinture occidentale qui était totalement absente en Chine à ce moment-là . La peinture occidentale repose au départ sur les grands mythes grecs ou sur la religion, elle ne possède pas de poésie ou de philosophie comme en Chine. L'artiste va donc commencer par visiter les musées parisiens où elle réalise des exercices de copies : exercice des yeux en cherchant à reconnaître les peintres sans regarder le titre et sans influences extérieures, exercice des mains en copiant tout d'abord les thèmes occidentaux avec des techniques chinoises, puis en copiant les thèmes occidentaux avec les techniques de l'artiste d'origine.
En Chine, dans la peinture traditionnelle, l'utilisation de l'encre est essentielle, car les nuances de l'encre permettent d'exprimer toutes les couleurs de la nature. De même que lorsque l'on regarde une photographie en noir et blanc, on ressent les couleurs. En France, la couleur est beaucoup plus présente et c'est le mélange de ces deux techniques (ajout de couleur à la française et intégration de poésie à la chinoise) qui ont permis à l'artiste de créer de nouvelles séries.
Xintian ZHU présente un travail en constante évolution, à cheval entre l'esprit de la tradition chinoise, les techniques occidentales et l'influence de l'Inde. L'esprit est l'important. Ses tableaux présentent une envie de création, de changement de style au fil du temps pour aller a contrario des artistes qui suivent une routine, car leur style est populaire ; des artistes qui veulent créer un style qui se fige très vite ou d'un art sponsorisé qui trouve vite ses limites. Toutes ces évolutions ont fait qu'en 1981, elle est la première artiste de toute la Chine à réaliser une exposition personnelle à Pékin, exposition qui a réuni de nombreux grands maîtres qui ont certifié la valeur de l'artiste par leur présence.
Musée ASIATICA
1 rue Guy Petit
64200 BIARRITZ
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